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Des mois que je me tais.

Il est évident que mon corps est absent.

Une absence troublante, en premier lieu pour moi, qui suit si souvent submergée physiquement par mes émotions de manières érotiques.

Etonnamment mon corps ne réagit plus que mécaniquement, par des stimulis imposés, nés d' une situation elle même déjà érotique, ou bien encore parce que j'ordonne à mon corps de réagir.

L'avantage clairement d'approcher de la quarantaine, et de connaitre les pourquoi et les comment du sexe dans sa fonction purement physique: se détendre.

Si j'étais un homme je dirais sans conteste: vider ses couilles.

L'esprit dés lors se repose.

Je ne dois pourtant pas oublié que je ne suis qu'une femme.

En dehors de cela, je peux dire que je me tais.

Je ne suis qu'une femme.

Ma pensée.

Mon cul.

Mes trous dans leur globalité sont morts.

Je me tais.

terre.
à terre.

Parfois le silence vaut bien des hurlements.
Parfois le silence vaut bien des prières.


J'ai  rouvert mes livres d'enfant,  j'ai relu tous les contes de fées, de Blanche-neige à la belle au bois dormant, pour finir par la belle et la bête.

J'ai même relu Bettelheim.

Pardon... je ne peux pas m'en empêcher...mais je sais, je ne suis qu'une femme.

J'avoue, j'ai mouillé ma culotte parfois.

Satanée  mécanique des femmes.

 

J'ai cessé de  lire ces contes absurdes à mes filles.

J'ai soudain pensé: à quoi bon , pour elles, le rêve n'existe plus.

Ce rêve, je l'avais entre mes mains... et mea culpa.

J'ai pas pu?

J'ai pas su?

De l'incapacité de se défaire de la culpabilité.

Au delà même de l'échec personnel, il y a la prise de conscience d'avoir failli à une sorte de "cause", une sorte de fonction sociétale, voire même philosophique.

Je serai passée à coté de ce pourquoi je suis née femme, de ce rôle "civilisationnel" emprunt d'apriori, trop lourd, trop cruel, trop inhumain, trop intolérant,  eu égard à la réalité de la vraie vie...

Je me devais de respecter les codes, J'ai omis bien que juriste, qu'il n'y a dans ces shémas pas de place pour les anarchistes ou les  libertaires dans l'âme.

Aucune place pour l'humain usé, fatigué, isolé, perdu.

Je me devais de remplir cette fonction de princesse irréprochable amoureuse du prince charmant à la vie, à la mort, voilà le rôle induit par ma condition de femme.

Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

Même pas mal.

Même pas morts.

Invincibles étaient ils tous deux...

 

Je dois être née avec le mauvais disque dur.

ECHAP.

Je me suis alors demandée: Dans ces contes, tous écrits par des hommes... des mâles... laquelle de ces princesses n'a pas bercé mes rêves?

Les miens et ceux de toutes les petites filles du monde occidental auxquelles des mères, même déçues adulte de leur condition de femme(en tant que femme aimée, aimante et amoureuse), continuent désespérément dinculquer un idéal vain, inexistant, édulcoré, mensongé, mysogine au fond, et qui est celui qu'elles ont elles aussi reçu de leurs propres mères qui le plus souvent ne l'ont pas atteint elles-mêmes...

La réponse est: Toutes les femmes.

C'est inscrit dans nos gênes, mêmes dans ceux des plus féministes d'entre nous.

Même les prostituées ont ces rêves de princesses.

Quelque soit notre milieu, notre éducation, notre niveau d'études, nos souffrances, nos envies, nos rêves concordent tous vers un seul but: le prince le doux prince...

La femme  est un vecteur d'histoire, plus encore un vecteur de mémoire, nous sommes  irrémédiablement présentes pour transmettre le lien, le fil, bien au delà de la procréation.

 

Maman au secours, tu m'as menti.

 

Des mois que je me tais, des mois que je m'enterre, oubliant mon oxygène, ses petits mots posés là, pour laisser une trace, pour dire, et pouvoir relire, pour montrer, par excés d'exibitionnisme je le sais et je ne m'en cache pas, pour être aimé sans aucun doute , pour être  sûre de l'être, sans qu'on sache qui je suis, à quoi je ressemble, comment je me comporte, quels sont mes ombres, mes démons, les masques que j'emploie pour jouer, déjouer, manipuler,  pour exister socialement, pour me protéger, ailleurs...

Autiste par excés de mots.
Tout s'emballe et rien ne sort.

J'erre depuis des mois, glacée par les crises et leurs violences , des jours et des nuits longues où  je me hisse, tel Sysiphe, un rocher lourd sur le dos, remplit de ma vie, de mon passé, le beau, le laid, l'inéluctable, l'irratrapable, le moi, le toi, le qu'est-ce que je veux faire, le comment je vais faire, le qu'est ce que je dois faire?

Et ce coeur qui bat, qui bat si fort, à la vie, hors la mort, dans le désordre, sans crier gare, comme un animal traqué.

Qui attend qu'on l'aime, comme ça, pour rien, juste parce que c'est bien.

Par Kahina l'insoumise
Mercredi 19 novembre 3 19 /11 /Nov 23:15

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