ses-vices-et-vertus

Dans un grand parc ensoleillé, des hommes et des femmes aux cerveaux meurtris.
Leurs pas indécis ou rapides n'ont pas de destination.
Leur esprit est divagation.
Il n'est qu'à eux, et rien ni personne n'a de prise dans leur monde.

Désoeuvrée, je déambule, tristement rêveuse...
Les hommes se grattent les couilles à mon passage, les femmes pincent, excitées, le bout de leurs seins, un sourire ou des traces de bave aux creux des lèvres.

Je ferme les yeux, imaginant qu'elles pourraient être les joies sexuelles d'une telle folie.

Je ne porte plus aucun vêtement, aucun accessoire de paraître ou de mensonge, d'embellissement futile ou temporaire. Je ne suis plus que ce corps imparfait, qui porte les stigmates de ma vie, courageusement enfin, et sans honte de la moindre trace d'usure.

La nuit est tombée.
Je suis couchée prés de ce cyprés centenaire, communiant avec le ciel étoilé.
La brise du soir s'infiltre à l'intérieur de mes jambes, à peine écartées, caressant mes tétons dressés sans que je parvienne à déterminer si c'est la conséquence de la fraicheur du vent, ou de l'excitation de les voir peu à peu s'approcher, les yeux brillants d'envie, de peur, ou d'étonnement.
Il y a des hommes et quelques rares femmes.

Ce ne sont pas que des corps habités de peine et de souffrance.
Je suis seule face à ses esprits torturés, glissants mes doigts à l'intérieur de ma chatte déjà humide.
Je me masturbe méticuleusement, patiemment, pour durcir méthodiquement mon clitoris.

Certains rient bruyamment de me voir faire.
D'autres s'avancent, pour placer leurs lampes de poches au plus prés de mon con.

Deux femmes sans âge s'embrassent tremblantes tout prés de moi.
Elles se branlent mutuellement, jupes relevées, dans des gémissements venus d'ailleurs.
Un homme crie.
Un autre me tend la main: "bonjour, ça va copine!!!"
Celui qui tient la lampe de poche examine maintenant les détails des chairs de mon anus. Enfonce un gros pouce.
Puis me montre la lampe...
Sans insister...

Je suis ailleurs.
Peut-être dans le même monde que lui, à ce moment là...

Je me redresse et embrasse de tout mon corps le cyprés, cambrant mes fesses à destination de la lune.
Mon cul jaillit, tendu vers eux, et le son des ceintures qui se détachent, accompagnent le bruit des zips des braguettes qui se dégraffent.
Les mains des femmes caressent affectueusement mes cheveux, mon visage, comme pour me rassurer.
Les hommes quant à eux,  se pressent en file indienne, dans une discipline déconcertante.
Je sens leurs souffles dans mon dos.
La première bite, trop molle, peine à me pénétrer.
D'impatience, on le chasse.
Un autre prend sa place, avec une queue trop grosse pour mon petit sexe.
Puis une autre.
Et une autre.
Des dizaines d'autres.
Des bites tortueuses qui ne se ressemblent jamais, qui font mal ou qui ne font rien, qui choississent leurs trous, indécises et maladroites le plus souvent.
Sans violences, dans un calme surprenant, chacun attend son tour, pour s'éloigner du cyprés, une fois leurs couilles vidées.

Je crois que je suis à nouveau seule.

Une main pourtant se pose sur ma nuque.
L'autre saisit délicatement mon ventre, pour introduire paisiblement une queue large et douce, assurée.
Une bite en guérison, des mains électrisantes.
Un corps entier qui veut donner.
De pénétrations lentes, en respirations accélérées.
L'inconnu m'aime et me console, pour ma seule jouissance.
Dans ma bouche gourmande, il durcit son membre, me retourne à nouveau, et s'enfonce dans mon cul...
longtemps...
Je suis tout prés du bord, lorsqu'il  s'arrête, et m'allonge sur l'herbe humide, me fouille avec sa langue pour en extraire la cyprine qu'il écoule alors dans ma bouche.

Nous sommes assis face à face, mais nous ne nous voyons pas.
Nos visages n'existent pas.

haletants de peine et de désir, nos corps s'emboitent, bouillants, jusqu'aux hurlements de l'épanouissement.


Merci à CLP, pour l'illustration photographique.